C’est vrai, je propose des cours aux timides. Je les coache, je les écoute et je joue avec eux… et il faut bien avouer : je les aime !
Pour toutes ces raisons, on vient me voir avec l’idée de « venir à bout de cette fichue timidité », on voudrait en « guérir ». C’est à se demander qui est ce monstre « timidité » que tous veulent abattre. Je me suis donc empressée de chercher dans le Larousse, j’ai trouvé que la timidité était un « manque de hardiesse dans ses rapports à autrui ».

Je vois bien que la définition est tout à fait adéquate et pourtant elle me frustre. La timidité c’est une manière de regarder les autres, une manière d’écouter, une manière de se positionner. Je suis consciente que la timidité peut devenir maladive et prendre la forme de phobie sociale, je sais également que ses effets peuvent s’avérer franchement handicapants. Il se trouve que désormais je peux dire que des personnes timides j’en ai rencontré par centaines ! Une fois les angoisses premières apaisées, j’ai décelé chez eux une écoute étonnante, une générosité épatante, une sensibilité et une imagination très au-delà de ce que j’avais jusque là rencontré. J’imagine déjà certains timides blêmir en lisant mes mots : de l’imagination ?! Car parmi ceux que j’ai rencontrés, la majeure partie m’a fait part d’une crainte de ne pas en avoir, justement. Heureusement ces pensées limitantes ne m’ont en aucun cas rebutée : ma foi en eux dépassait la leur. C’est ainsi que j’ai pu confirmer mon diagnostic : avec persévérance et dans 100% des cas les élèves m’ont étonnée, fait rire, fait rêver. Je le confirme, les timides sont très souvent des personnes généreuses, douces, amusantes etc, etc. Ils ont une manière de vous regarder, de vous apprécier, de vous laisser une place qui est unique. J’aide donc « mes » timides à mieux s’exprimer et à oser se montrer tels qu’ils sont mais jamais je ne cherche à les modifier.

Ainsi, je ne supprime pas la timidité. Si les personnes qui sortent de mon cours me font l’honneur de m’envoyer des retours incroyables (je les remercie de tout cœur) concernant leur évolution, c’est que j’ai toujours cherché à faire d’eux des « timides épanouis ».

Alors, timides qui me lisez : la première chose à faire est de vous lancer dans un parcours d’autobienveillance ! Vous encourager vous-même, vous approuver, vous accepter pour ce que vous êtes. Et pourquoi pas faire du théâtre ? J’ose le dire, vous êtes magnifiques.